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Victimes civiles disparues durant la Guerre d'Algérie

Archives du Service historique de la défense - cote SHDGN__GN_2014_PA_30__0027__4

"Il aura fallu attendre juillet 2004 pour que les Archives du ministère des Affaires étrangères publient une première liste de 3781 noms de personnes supposées disparues puis en juin 2005 une seconde liste et une troisième liste en juillet 2007 portant sur 2 275 noms. Parallèlement, une association de rapatriés, le Cercle algérianiste, munie de ces listes, inaugurait en novembre 2007 à Perpignan le Mur des Disparus comportant l'inscription de quelque 2 670 noms (civils et militaires regroupés).

Dans le même temps, le général Faivre entreprenait avec Madame Musso, directrice des Archives du Ministère des Affaires étrangères un premier élagage des listes faisant apparaître deux listes sur les 3 781 personnes enlevées ; une première liste de 2 275 personnes considérées comme décédées ou présumées telles et une liste de 1 506 personnes ayant été libérées ou retrouvées en France métropolitaine. La première liste de 2 275 noms rassemblait 1 614 « disparus » et 653 noms au sort dit « incertain ». Ces derniers sont ceux pour lesquels nous n'avions que peu de renseignements (le total de ces deux listes est de 2 267 car 8 noms apparaissaient comme des doublons).

Un travail plus scientifique me sera alors confié par le Président de la Mission interministérielle aux Rapatriés en septembre 2007. Dès lors, j'obtiendrai les dérogations nécessaires auprès des centres d'archives afin de mener à bien ce travail (travail qui sera publié en octobre 2011).

La liste qui est proposée sur le site Mémoire des Hommes tient compte des recherches effectuées depuis plus de 15 ans dans les sites d'archives suivants :

–   Centre des Archives contemporaines (Fontainebleau, CHAN-CARAN Paris, puis site de Pierrefitte-sur-Seine)

–   Centre des Archives du ministère des Affaires étrangères (Paris, puis La Courneuve, Centre des Archives diplomatiques de Nantes)

–   Archives nationales d'Outre-Mer (Aix-en-Provence)

–   Service Historique de la Défense (Vincennes)

–   Archives du Comité International de la Croix-Rouge (Genève)

–   Archives du Service central des Rapatriés (archives actuellement gérées par l'ONAC-VG).

Cette liste tient aussi compte de l'aide des Services de l'Etat-Civil, des associations de rapatriés dont il faut louer la ténacité du Groupe de Recherches sur les Français disparus en Algérie (GRFDA), et les apports du Centre de documentation historique sur l'Algérie et du Cercle algérianiste.

Aujourd'hui, la liste publiée par Mémoire des Hommes, grâce à la volonté de Madame Darrieusecq, Ministre déléguée auprès de la Ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants comporte 1 597 noms de personnes civiles européennes disparues. Une seconde liste de 101 noms regroupe les personnes enlevées dont les corps ont été retrouvés et inhumés en Algérie mais dont les familles, pour la plupart d'entre elles, n'ont pas pu en être informées.

Enfin, à ce jour, quelque 120 noms sont encore « incertains », pour lesquels nous n'avons aucun renseignement hors un nom avec parfois un prénom sans autre indication. Bien entendu, nous travaillons toujours sur ces derniers noms mais le lecteur doit être averti que la liste principale est toujours sujette à des modifications que nous pensons à la marge certes, soit en enlevant quelques cas, soit en en rajoutant quelques-uns."

Jean-Jacques Jordi, historien, docteur en histoire, spécialiste de l'histoire des migrations, de la colonisation et de la décolonisation en Méditerranée occidentale aux XIXe et XXe siècles.

Dernière mise à jour le 28.03.2022