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Victimes de la fusillade de la rue d'Isly, à Alger, le 26 mars 1962

© Service historique de la Défense (Vincennes), GR 1 R 360 : plan du quartier de l’hôtel des postes avec emplacement des unités des forces de l’ordre lors de la fusillade

Le 26 mars 1962, 8 jours après les accords d’Evian, les troupes françaises ouvrent le feu sur des manifestants civils favorables à l’Algérie française, rue d’Isly à Alger, faisant 46 morts et environ 200 blessés dont plusieurs meurent dans les jours suivants.

Ces manifestants veulent forcer des barrages autour du quartier de Bab-el-Oued abritant une population presque exclusivement européenne. Des activistes de l’OAS s’y sont livrés depuis le 19 mars à des actions de guérilla ; les forces françaises ont riposté en bouclant Bab-el-Oued, tandis que le préfet d’Alger interdisait toute manifestation de soutien aux insurgés.

Le 26 mars à 14 heures, environ 3.000 personnes, dont des femmes et des enfants, se rassemblent au plateau des Glières. Une partie cherche à forcer un barrage tenu rue d’Isly par le 4ème régiment de tirailleurs (RT). Cette unité est constituée à 60 % d’appelés musulmans et n’est pas formée au maintien de l’ordre. Elle fait partie des forces de l’armée de Terre déployées pour renforcer gendarmes mobiles et CRS éprouvés par les engagements des jours précédents. A 14 heures 45, 300 manifestants parviennent à forcer le barrage. Des coups de feu isolés éclatent. Leur origine n’a pas été clairement établie et ils semblent avoir été tirés depuis les immeubles en surplomb. Les militaires ripostent, tirant indistinctement contre snipers et manifestants désarmés. La fusillade dure quelques minutes. Le bilan demeure incertain car aucune liste définitive n’est établie. L’enquête de gendarmerie montre que d’autres unités sont prises à partie dans le quartier par des snipers de l’OAS et ont aussi ouvert le feu conformément aux ordres. Elle pointe aussi l’absence de maîtrise de la force par le 4ème RT. La mort de nombreux civils désarmés provoquée par les tirs de l’armée provoque une vive émotion. L’événement ouvre un cycle de violences qui culmine à Oran le 5 juillet 1962.

Liste des 49 victimes de la rue d’Isly :

ALDEGUER GABRIEL
BAYARD GEORGES
BERNARD HENRI
BLUMHOFER ALBERT
CAZAYOUS JACQUELINE
CHOUIDER TAYEB 
CIAVALDINI CHARLES 
COURAUD JACQUES 
DUPUY LUCIEN 
EIME MARIE JEANNE 
FABRE MARCEL 
FAGUE ANDRE 
FERMI LOUIS 
FERRANDIS RENEE 
FRASQUET JACQUELINE 
FREDJ SAMUEL 
GALIERO JEAN RAPHAEL 
GAUTIER PHILIPPE 
GERBY FERNAND 
GHIRARDI GIAUSSERAN JACKY 
GREGORI FAUSTINE 
HUGUES NEE BERTHON PAULINE 
INNOCENTI JACQUES 
LAMENDOUR GILBERT 
LIGNON RENE 
LORETTI EMILE 
LUISI JOSEPH 
LURATI HENRI 
MAILLE GILBERT 
MASSONNAT JEAN PAUL 
MAURY MARC 
MAZARD GUY 
MESQUIDA NEE GAUTRIEAU ANNE JEANINE 
MOATI GEORGES 
MONPO ROGER 
PISELLA FRANCOIS 
PUIG CLAUDE 
PUIG MARCEL 
PUIGCERVER DOMINGO 
RAZES ALAIN 
RICHARD RENE 
ROCH HENRI 
SANCHIS GASPARD 
SANTACREU JOAQUIM 
SERRANO ADOLPHE 
TORRES MICHELE 
VAN DEN BROECK GEORGES 
VENGUT JEAN 
ZELPHATI ELIE PAUL 

Dernière mise à jour le 30.05.2023