Cinquième édition du prix de la bande dessinée " Les Galons de la BD " : la Direction de la mémoire, de la culture et des archives du ministère des Armées présente la sélection 2025
Sélection officielle 2025
Cette année, 123 ont été reçues, proposées par 47 maisons d’édition.
20 titres ont été sélectionnés pour concourir aux :
- Grand Prix : doté de 6 000 euros, ce prix récompense un ouvrage qui aborde le fait militaire, les enjeux de défense, les conflits ; leurs conséquences comme leurs prémices ;
- Prix Histoire : doté de 3 000 euros, ce prix distingue un ouvrage traitant d’un conflit dans lequel les armées françaises ont été engagées ;
- Prix Jeunesse : d’un montant de 3 000 euros, ce prix récompense une œuvre sur une thématique similaire à celle du Grand Prix, mais particulièrement accessible aux collégiens et lycéens.
Les lauréats de ces trois prix seront annoncés en mai 2025.
Afin de soutenir la création artistique, le ministère des Armées a créé son propre prix de la bande dessinée, « les Galons de la BD », dont la première édition a eu lieu en 2021. Ce prix vise à récompenser des créations récentes et originales traitant du fait militaire, des conflits armés, de leurs origines comme de leurs conséquences, vécus par les militaires comme par les civils.
Il permet au ministère des Armées de mettre en avant un autre regard sur les liens qui unissent un peuple à son armée. Parfois critique, parfois humoristique, le regard des auteurs de bande dessinée souligne la place importante qu’occupe le fait militaire dans notre mémoire nationale et dans nos représentations collectives.
« La 3e Kamera » de Cédric Apikian et Denis Rodier (GLÉNAT)
1945 à Berlin sous occupation alliée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, plus de 700 soldats, appareils photo et caméras en main, alimentaient la propagande du Reich. Ces « Propaganda Kompanien », sous les ordres de Goebbels, avaient pour habitude d’utiliser deux appareils photo officiels. Pourtant certains s’étaient munis d’un troisième appareil clandestin, échappant à tout contrôle : la fameuse « 3e Kamera ». C’est le cas du lieutenant Frentz, mandaté pour suivre le Führer en personne. Dans la capitale en ruine, une course effrénée contre la montre commence pour récupérer ces clichés. En vue du procès de Nuremberg, les fameuses « 3e Kamera » qui documentaient les crimes commis par le régime vont devenir un enjeu stratégique pour les soldats américains du CIC (Counter Intelligence Corps). Mais quels autres secrets pourrait encore livrer le boitier de Frentz ? |
« G.I. Gay » d’Alcante et Juan Bernardo Muñoz Serrano (DUPUIS)
7 décembre 1941 : alors que Pearl Harbor pousse les États-Unis à entrer en guerre contre le Japon, le jeune psychiatre Alan Cole s'engage sous la pression de son futur beau-père, général à la retraite qui ne donnera sa fille qu'à « un homme, un vrai »... C'est ainsi qu'Alan va se retrouver à examiner tous les nouveaux marines, avec pour objectif d'écarter ceux dont le comportement pourrait nuire à la cohésion des troupes : délinquants, alcooliques et surtout les homosexuels, considérés à l'époque au mieux comme des malades mentaux, au pire comme des criminels. Mais Cole, en rencontrant Merle Gore, jeune G.I. plein d'assurance, va en tomber amoureux... Ensemble, Alan et Merle devront non seulement survivre aux offensives des Japonais mais également aux purges anti-homosexuelles de l'armée américaine ! |
« Héros de guerre T1 - Albert Roche » de Julien Hervieux et Eric Simon (BAMBOO GRAND ANGLE)
En 1914, alors que tous les hommes sont appelés au front, Albert Roche, petit paysan drômois, est réformé, jugé trop chétif par les médecins militaires. Pourtant le jeune chasseur alpin souhaite se battre et rejoindre ses camarades sur le champ de bataille. Grâce à sa détermination, et aussi un peu à son insolence, il est envoyé en première ligne. Au milieu des combats sanglants, le jeune homme enchaîne les exploits. Et en 1918, le bilan est époustouflant : Albert Roche a été blessé neuf fois et a fait 1 180 prisonniers allemands en trois ans de guerre. Un héros hors du commun. Mais un héros oublié… |
« Je n'ai pas oublié... Histoires de la Shoah par balles » de Pierre-Roland Saint-Dizier et Christophe Girard (EDITIONS DU ROCHER)
Un journaliste part en Pologne avec une vingtaine d'étudiants sur les traces des derniers témoins de la Shoah par balles. Elle a causé la mort de près de deux millions de victimes pendant la Seconde Guerre mondiale. Lorsque la nature a repris ses droits, qu'il ne subsiste aucune trace de ce qui s'est produit et que les archives font défaut, il ne reste plus que leurs récits. Mais, à 90 ans passés, ces femmes et ces hommes sont sur le point d'emporter avec eux ce qu'ils ont vu de ces fusillades de masse alors qu'ils n'étaient que des enfants : l'horreur d'un génocide en Europe de l'Est. Cet album, inspiré de faits réels, raconte ce moment d'histoire peu connu et propose une réflexion plus globale sur les discriminations et le racisme aujourd'hui. |
« Lebensborn » d’Isabelle Maroger (BAYARD)
Un jour, alors qu’elle se promène avec son fils sur le ventre, Isabelle Maroger se fait interpeller par une femme qui la complimente pour ce bel enfant blond aux yeux bleus et ajoute « ça devient rare comme race »… Un choc pour Isabelle, qui réalise qu’il est temps pour elle de raconter son histoire. Car si elle est, elle aussi, grande, blonde et aux yeux bleus, c’est parce qu’elle est à moitié norvégienne. Sa mère est née, pendant la guerre, dans un Lebensborn, ces maternités mises en place par les nazis pour produire à la chaîne de bons petits aryens. |
« La Liberté dans le sang : L'Histoire d'une femme entre France et Syrie au XXIe siècle » de Kudret Gunes et Christophe Girard (MARABOUT)
Rojîn fuit la France après un mariage forcé et part rejoindre des femmes kurdes à Kobané pour combattre Daesh. Capturée par les djihadistes, elle est vendue comme esclave. Jeune femme lumineuse et courageuse, Rojîn reste maîtresse de son destin. |
« Madeleine, Résistante T3 : Les Nouilles à la tomate » de Dominique Bertail, Jean-David Morvan et Madeleine Riffaud (DUPUIS)
1944. Madeleine – résistante, nom de code « Rainer » – est arrêtée après avoir abattu un officier nazi. Un crime « terroriste », qui la condamne aux terribles interrogatoires des Brigades spéciales, la police de Vichy, et plus particulièrement à ceux du commissaire Fernand David – « David les Mains Rouges ». Un préambule aux interrogatoires nazis, puis au terrifiant quotidien de la prison de Fresnes, avec pour seule échappatoire la perspective d'être fusillée... Torturée, encore et encore, Madeleine va-t-elle tenir, alors qu'à Paris bruissent des rumeurs sur la Libération ? Madeleine Riffaud revient cette fois avec une précision implacable sur les tortures qu’elle a endurées dans les geôles vichystes et nazies, avec au bout de supplice, enfin : la victoire. |
« Le Maillot de la discorde » d'Arnaud Ramsay et Etienne Oburie (STEINKIS) Uruguay, juillet 1930, première Coupe du monde de football de l’histoire. Alexandre Villaplane, milieu de terrain et capitaine de l’équipe de France, partage l’affiche avec Étienne Mattler, solide défenseur. Une équipe, deux destins : tandis que le premier sera fusillé pour haute trahison à la Libération de Paris, le second deviendra un héros de la Résistance. Si proches, si loin, ces deux hommes ont connu des destins totalement opposés. Cet ouvrage richement documenté revient sur leur trajectoire. Deux histoires méconnues : celle d’un traître oublié et celle d’un héros très discret. |
« Missak, Mélinée et le groupe Manouchian » de Jean-David Morvan et Thomas Tcherkezian (DUPUIS) Torturé puis fusillé le 21 février 1944 avec 22 autres membres de son groupe Francs-Tireurs et Partisans - Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), le poète, ouvrier et militant communiste Missak Manouchian va devenir un symbole de la Résistance intérieure française. Un martyr que le peuple opprimé n'oubliera jamais. Cette exécution, très médiatisée par les Allemands à travers la fameuse Affiche rouge, servira de propagande nazie pour déstabiliser et décrédibiliser la Résistance face au peuple français. Un destin hors du commun qui prend une nouvelle ampleur en février 2024 avec l'entrée au Panthéon de Missak et son épouse Mélinée. |
« Monsabert et l’armée d’Afrique » de Patrick Deschamps, Guillaume Berteloot et Jean-Luc Cotard (TRIOMPHE)
« Petit, râblé, avec l’allure d’un cadet de Gascogne » : celui que de Lattre décrivait ainsi fut un formidable meneur d’hommes. Il passa toute sa carrière au sein des troupes africaines – hormis quelques années à l’état-major à Paris. Nous suivons ainsi l’officier et ses hommes des tranchées de la Première Guerre mondiale jusqu’aux victoires italiennes du Belvédère et de Sienne et à la libération de Toulon et Marseille. Car c’est lors de cette campagne d’Italie et du débarquement de Provence que Monsabert, dit « Monsabre », acquit sa grande renommée. Cette bande dessinée illustre la vie de ce prodigieux tacticien qui avait la baraka. |
« MP : Police Militaire » par Chacma et Iñaki (LE LOMBARD)
L'histoire officielle du Débarquement glorifie les Américains, ces héros venus libérer les Français en juin 1944. Mais qui garde les gardiens, tandis que les cadavres de civiles françaises s'accumulent en Normandie ? Deux hommes tentent de s'interposer : le sergent Howard Cox, ex-flic new-yorkais, et Wilhelm Reiter, l'Obersturmführer nazi anciennement en charge du secteur. Car il n'y a qu'au front que les choses sont noires ou blanches. À l'arrière, c'est une autre histoire… |
« Le Petit Théâtre des opérations : Les Guerres napoléoniennes » de Julien Hervieux, Prieur et Malgras (FLUIDE GLACIAL)
Après les deux Guerres mondiales, Julien Hervieux (alias L’Odieux Connard) explore une autre époque historique avec Prieur & Malgras qui mettent en scène des exploits incroyables qui se sont déroulés pendant les guerres napoléoniennes. Connaissez-vous Lisette, la jument de guerre, qui mordait les soldats russes pour sauver la vie de son capitaine Marbot ? Saviez-vous que pour faciliter l’engagement des recrues l’armée britannique acceptait que les femmes accompagnent leurs hommes à la guerre ? Connaissiez-vous la persévérance du général Daumesnil qui, même après l’abdication de Napoléon, a refusé de rendre Vincennes pendant 120 jours face aux Russes ? Et si vous vous posez la question, oui, tout est vrai ! Toute ressemblance avec des personnages et faits ayant existé est absolument volontaire. |
« Rei Sen Pacifique T1 » d’Olivier Speltens (PAQUET)
En avril 1942, quelques mois après la redoutable attaque de la force aéronavale impériale japonaise sur Pearl Harbor, les pilotes japonais sont encore euphoriques. À Lae, Nouvelle Guinée, Daisuke et Kenji remplissent leurs missions aux côtés d’as de l’aviation. Mais les temps sont durs car l’aviation américaine se renforce et bombarde chaque jour les positions japonaises. Un récit au plus près des aviateurs japonais durant la Seconde Guerre mondiale. |
« Sans peur et sans pitié T1 » de Davide Fabbri, Domenico Neziti, Jean-Charles Gaudin et Jean-Luc Clerjeaud (PAQUET)
1947. Un ancien officier est retrouvé assassiné à Paris. La police tente d’élucider le crime et découvre qu’il serait lié à des événements survenus pendant la Seconde Guerre mondiale, parmi les hommes du 6e Régiment de tirailleurs marocains. L’enquête avance au rythme où se dévoilent les faits d’armes du régiment. Ne se cantonnant pas à une approche didactique du fait historique, les auteurs ont imaginé une intrigue mettant en scène des personnages inspirés des véritables protagonistes, aidés en cela par l’association des familles des anciens soldats. Les principaux faits d’armes du régiment sont la toile de fond de cette histoire très documentée. |
« Simone T2 : Tu entres par la porte mais tu sortiras par la cheminée ! » de Jean-David Morvan, David Evrard et Benoît Bekaert (GLÉNAT)
En 1972, la télévision affiche le portrait d’un vieil homme et cherche des témoins qui pourraient reconnaître en lui un nazi recherché depuis la fin de la guerre : Klaus Barbie. En le voyant, Simone Lagrange, 42 ans, est d’abord interloquée, avant de voir ressurgir un douloureux passé. Chef de la Gestapo de Lyon, il fut son tortionnaire à partir du 6 juin 1944. Le terrible mécanisme de persécution et de déshumanisation est mis à nu dans le récit d’une femme dotée d'une volonté d'acier mais aussi de résilience, qui deviendra un témoin clé dans le procès contre celui qu’on surnommait « le boucher de Lyon ». Quand les médias s’emparent de l’affaire, la parole de Simone est d’abord mise en doute, mais elle ne renoncera pas, comme elle n’a jamais renoncé dans les camps de la mort. |
« Le Sourire d'Auschwitz : L'Histoire de Lisette Moru, résistante bretonne » de Stéphanie Trouillard et Renan Coquin (DES RONDS DANS L'O)
En réalisant des recherches sur sa région d’origine, la Bretagne, Stéphanie Trouillard, journaliste à France 24, spécialiste de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, découvre une photo d’une déportée du Morbihan, Marie-Louise Moru, dite Lisette. Un cliché pris à Auschwitz sur lequel la jeune femme, étonnamment souriante, semble défier ses bourreaux. Comment peut-on sourire dans une telle situation ? Qui est cette femme ? L’enquête de Stéphanie Trouillard révèlera son passé de résistante et l’histoire de sa ville, Port-Louis. |
« Sur le front de Corée » de Stéphane Marchetti et Rafael Ortiz (DUPUIS)
Pour sa première expérience de correspondant de guerre, durant huit mois, Henri de Turenne va arpenter le front d'un conflit aujourd'hui oublié et meurtrier sur fond de guerre froide : la guerre de Corée. Les premières semaines, il va assister à la déroute américaine et sud-coréenne face aux Nord-Coréens soutenus par les Russes jusqu'au réduit de Pusan où, acculés, les Américains tenteront de lancer leur contre-offensive. Puis, ce sera le débarquement, grandiose et effrayant, des G.I. dans la baie d'Inchon près de Séoul qui changera la donne de cette guerre avant la course folle pour prendre Pyongyang au Nord et qui mènera jusqu'aux confins du pays en Mandchourie, à la frontière avec la Chine. Une incroyable plongée dans le journalisme de l'époque, humain, courageux et élégant, faisant écho aux nombreuses difficultés des journalistes dans les conflits actuels. |
SÉLECTION OFFICIELLE PRIX JEUNESSE
Le ministère tient à ce que le Prix Jeunesse des Galons de la BD soit décerné par un jury directement concerné par le sujet. Ainsi les élèves de dix-huit classes défense issues de diverses régions académiques vont étudier les trois bandes dessinées suivantes et sélectionner le lauréat 2025 du Prix Jeunesse.
« Le Dernier Témoin d’Oradour-sur-Glane » d’Arnaud Delalande et Laurent Bidot (HARPER COLLINS BD)
Le 10 juin 1944, lorsqu’une unité de la Waffen SS investit Oradour-sur-Glane, Robert Hébras n’a pas 19 ans et l’insouciance d’un jeune homme loin de la guerre, tout à son match de foot du lendemain. L’histoire en décidera autrement. En ce sombre samedi, dans le paisible village de Haute-Vienne, les soldats allemands vont commettre le plus grand massacre de civils de la Seconde Guerre mondiale : 643 morts dont plus de 450 femmes et enfants enfermés dans l’église en flammes. Seule une poignée de personnes réchapperont de cet enfer, dont Robert Hébras. Soixante-seize ans après les faits, le drame résonne toujours en lui. À 95 ans, il en est le dernier rescapé encore vivant. Dans les ruines du village, il emmène sa petite-fille Agathe et lui raconte encore et encore Oradour. |
« Les Grandes Batailles de l'histoire de France T4 : Diên Biên Phu 1954 » de Jean-François Vivier et Francesco Rizzato (PLEIN VENT)
Alors que la guerre d'Indochine dure depuis 1946, le commandement français entend répondre à la menace que son adversaire, le Viêt-Minh, fait planer sur le pays thaï et le Laos à l'automne 1953. Pour contrecarrer ses plans, il décide de créer une base aéroterrestre et de perturber ses opérations. Le site choisi est le petit village de Diên Biên Phu, non loin de la frontière laotienne. Les troupes aéroportées s'installent dans cette vallée encaissée en novembre 1953. Rapidement, les Français ne peuvent plus sortir de ce qui est devenu un véritable camp retranché. Le 13 mars 1954, le général Giap déclenche son offensive contre la garnison française. Débute alors l'une des plus dantesques batailles du XXe siècle. |
« Pegasus : Récits de la 6e division aéroportée » par Philippe Zytka et un collectif de dessinateurs (INUKSHUK)
Une mission de sauvetage nocturne derrière les lignes ennemies... Des civils obligés de quitter leur domicile pour se mettre à l'abri... Une maternité située à proximité des combats... Des objecteurs de conscience sur le front... Sept récits, tirés de faits réels, pour plonger dans l'ambiance des premiers jours de la Bataille de Normandie en compagnie des troupes aéroportées britanniques. |
Publiée le 05/03/2025