Accrochage exceptionnel : Trois frères dans l'armée de Napoléon
Jusqu'au 22 mai 2022 - Musée de l'Armée - Invalides - Paris
Grâce au prêt exceptionnel de 16 pièces issues de la collection Colbert, aujourd’hui en mains privées, le musée de l’Armée présente dans sa salle consacrée à la cavalerie légère, l’histoire hors du commun des trois généraux Colbert et de leur famille, conjuguant de très rares souvenirs et portraits inédits.
Ambroise, Édouard, Alphonse et Auguste de Colbert de Chabanais sont quatre frères, comptant dans leur lignée quatre ministres célèbres et treize généraux tués au combat. Si l’aîné, Ambroise, choisit d’émigrer à la Révolution, Édouard (19 ans) et Alphonse (17 ans) s’engagent pour protéger leur noble famille, en tant que volontaires dans un bataillon d’infanterie. Réquisitionné, Auguste (16 ans) les rejoint bientôt. Napoléon les fait tous trois généraux. En se dédiant ainsi au service de la Nation, ils obéissent à la vocation des armes qui est celle, par excellence, depuis le Moyen Âge, de l’aristocratie. Si leur éducation et leurs alliances les destinent à de belles carrières, il leur faut aussi faire preuve de ténacité. En ce sens, leurs destinées sont représentatives de ces élites sur lesquelles Napoléon bâtit les fondations et la gloire de son Empire.
FOCUS
Le Général Auguste François Marie de Colbert de Chabanais (1777-1809) par François Gérard
En pleine guerre d’Espagne, à l’issue de la victoire française de Tudela, le 23 novembre 1808, au cours de laquelle Auguste de Colbert de Chabanais (1777-1809) et sa cavalerie légère se distinguent, l’Empereur leur donne l’ordre de poursuivre l’ennemi en fuite. Arrivé à Calcabellos, le général britannique Sir John Moore est contraint de leur faire face. Comprenant que la place est défendue, Auguste demande des renforts. Dans l’affrontement, son aide de camp, Alfred de la Tour-Maubourg, est atteint. Le général se précipite auprès de lui, mais il est trop tard. Quelques instants après, alors qu’il entraîne ses tirailleurs sous le feu ennemi, Auguste de Colbert reçoit une balle en plein front et meurt à son tour, le 3 janvier 1809.
Ce portrait posthume, exposé au Salon de 1810, aurait été commandé au peintre François Gérard (1770-1837) par l’Empereur lui-même, pour être offert à la veuve du général. Dans cette effigie, la fois hommage consolatoire et portrait d’histoire, Gérard multiplie les signes métaphoriques d’un destin funeste : ciel chargé de nuées orageuses, foudre qui éclate, colonne rompue…
Accroche exceptionnel Trois frères dans l’armée de Napoléon
Jusqu’au 22 mai 2022
Musée de l’Armée – Invalides – Paris
129 rue de Grenelle
75007 Paris
Publié le 02 février 2022