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Recherche dans les journaux de l'armée de l'Air

Le fonds de l'aéronautique militaire durant la Première Guerre mondiale est conservé en série A du cadre de classement du département de l'armée de l'Air. Cette série est composée de deux sous-séries : la sous-série 1 A, réunissant les archives du ministère de la Guerre, du G.Q.G. et des armées, et la sous-série 2 A, réunissant les carnets de comptabilité en campagne des unités.

L’aéronautique militaire : une construction progressive

Placées sous l’autorité de l’armée de Terre, aérostation et aviation sont les deux composantes de ce qui est désigné sous le terme générique d’« aéronautique militaire » dont la longue marche vers l’institutionnalisation s’ouvre quelques années avant que le premier conflit mondial n’éclate. Si c’est au cours de celui-ci que l’aéronautique gagne ses lettres de noblesse, il lui faudra attendre 1922 pour devenir une arme à part entière, puis 1933 pour être considérée comme une armée autonome.

Après l’épisode sans lendemain des compagnies d’aérostiers de la République et de l’École de Meudon dissoutes en 1799, l’intérêt pour l’aéronautique renait en 1877, avec la création de l’établissement central d’aérostation militaire de Chalais-Meudon sous l’impulsion du colonel Renard. En publiant L’aviation militaire en 1909, Clément Ader démontre l’importance de l’avion dans les conflits futurs. Cette prise de conscience conduit à la création en 1912 de l’inspection de l’aéronautique militaire, qui regroupe pour la première fois tous les services de l’aérostation et de l’aviation.

Au ministère de la Guerre, la direction de l’aéronautique, ou 12e direction, créée par la loi du 31 décembre 1913 et devenue quelques mois plus tard direction de l’aéronautique militaire, cède la place à un sous-secrétariat d’état à l’aéronautique de septembre 1915 à février 1916 puis de mars 1917 jusqu’à la fin du conflit. Dénommée sous-secrétariat d’état à l’aéronautique militaire et maritime à partir de septembre 1917, cette direction et les organismes qui lui succèdent ont pour mission principale de fournir aux unités de l’avant le personnel et le matériel nécessaires, sous l’œil vigilant des parlementaires qui imposent des hommes politiques au poste de sous-secrétaire.

Au Grand Quartier général (G.Q.G.), un directeur du service aéronautique est nommé dès août 1914 ; ses fonctions sont étendues en mars 1916 quand Edouard Barès, en place depuis septembre 1914, devient commandant de l’aéronautique aux armées, pouvant prendre le commandement d’unités aéronautiques non rattachées aux armées. Après une grave crise structurelle de plusieurs mois, le colonel Duval est nommé en août 1917 aide-major général chargé du service aéronautique : assisté d’un état-major et d’une inspection du matériel, il assiste le général en chef dans son commandement d’une aviation réservée, faite d’escadres de bombardement et d’escadres de combat, bientôt réunies pour constituer la première division aérienne en avril 1918.

En 1917, cette aviation réservée est une nouveauté, après trois années de conflit durant lesquelles la majorité des unités aériennes étaient rattachées aux armées et corps d’armées. Ce n’est qu’à l’automne 1917 qu’apparaissent des commandants d’aéronautique de groupes d’armées, placés directement sous la tutelle du chef du service aéronautique et échelons de transmission entre ce dernier et les armées ; au niveau de celles-ci, un commandement d’aéronautique d’armée, assisté d’un état-major, dirige l’aviation organique et seconde le général commandant l’armée.

Les unités opérationnelles pendant la Première Guerre mondiale

Avec les compagnies d’aérostiers, les escadrilles sont les unités de base de l’aéronautique militaire durant la Grande Guerre ; elles dépendent, hiérarchiquement et sur le plan opérationnel, d’une armée, voire d’un corps d’armée, d’une division ou d’un régiment. Progressivement, cette subordination se double d’un autre lien fonctionnel : certaines escadrilles de bombardement dès novembre 1914 sont réunies en groupes de bombardement, des escadrilles de chasse forment dès octobre 1916 des groupes de combat. Commandées par un officier du grade de capitaine ou de lieutenant, les escadrilles comptent 60 à 150 personnes, selon la période ou la mission, et disposent d’un parc aérien numériquement très variable. Le type d’avion dont est doté l’escadrille détermine par ailleurs pour partie sa dénomination : les premières lettres du nom de son constructeur (ex. : N pour Nieuport, SPA pour SPAD) précèdent en effet le numéro de l’escadrille, qui traduit le rang chronologique de création de l’unité au sein de l’armée.

A côté de ces unités d’aviation, l’aéronautique militaire compte des unités d’aérostation, ou compagnies d’aérostiers. Dotée de missions d’observation qui dès la fin de 1914 prennent le pas sur les missions initiales de bombardement, chaque compagnie sert un aérostat.

Journaux de marche et carnets de comptabilité en campagne

Collectées par le Service historique de l’Armée à la fin du conflit, les archives opérationnelles des unités ont fait partie des fonds remis au Service historique de l’armée de l’Air à sa création en 1934, afin de lui donner les moyens de remplir sa mission : tirer les enseignements du premier conflit mondial afin de préparer l’avenir. A cette fin, le Service historique de l’Armée remet au ministère de l’Air 331 cartons d’archives de dimensions inconnues : ce sont les archives des services de l’aéronautique militaire qui ont pu être isolées parmi les archives du ministère de la Guerre, du G.Q.G. et des armées. Ce fonds, reconstitué a posteriori, a connu depuis lors une histoire mouvementée.

Il reste d’abord irrémédiablement marqué par son déménagement d’octobre 1939 vers la vallée de la Loire, puis vers le Sud-ouest de la France, pour aboutir sur la base aérienne de Toulouse – Francazal en août 1940 : au cours de ce périple, des destructions et des pertes, sans qu’elles soient précisément quantifiables, ont réduit le fonds d’origine à l’état de fragment, que les archives revenues de Russie dans les années quatre-vingt-dix n’ont pas permis de compléter de manière significative. Ces pertes et destructions expliquent notamment l’état extrêmement lacunaire des collections de journaux des marches des unités aéronautiques de la Grande Guerre. Par ailleurs, des reclassements successifs, selon des logiques thématiques ou institutionnelles, ne permettent plus aujourd’hui d’appréhender l’état originel de ce fonds et d’identifier sûrement la provenance des dossiers qui le composent. C’est pourquoi des archives qui auraient dû constituer des sous-ensembles particuliers ne peuvent être présentées que comme un tout, réuni dans la sous-série 1 A du plan de classement du DAA. Les journaux de marche des unités numérisés sont extraits de cette sous-série.

Dans le même temps, les archives individuelles et collectives du personnel étaient conservées par le service gestionnaire du personnel de l’armée de l’Air et ont ainsi échappé à la destruction. Parmi celles-ci, les carnets de comptabilité en campagne ont été versés tardivement au Service historique de l’armée de l’Air par le Bureau central d’incorporation et d’archives de l’armée de l’Air (actuel Bureau des archives et des réserves de l’armée de l’Air) et ont alors donné naissance à une nouvelle sous-série, la sous-série 2 A.

Tableau Etat des fonds

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