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Combat de la cote 1037

Descente des morts et des blessés après la prise de la cote 1037 le 6 mars 1951 (ECPAD, D54-02-176)

Mars 1951

La cote 1037 se situe à environ 200 km au nord de Wonju, au nord-est de Hoengsong, à environ 15 km au nord-ouest de la petite ville de Pyongchang, sur la face est de la Corée. Pour l'unique fois au cours de la guerre de Corée, les volontaires français, seuls, vont y combattre les Chinois. Les conditions climatiques extrêmes, les pertes élevées subies par le Bataillon, et la redescente des corps des tués et blessés dans un terrain très escarpé, font du combat de la cote 1037 un combat « à part » dans l'histoire du BF/ONU.

30 militaires sont décédés sur ces lieux

Le 3 mars 1951, deux compagnies du Bataillon français, assurant la relève d’une unité américaine sur la cote 1021, reçoivent l’ordre de s’emparer de la cote 1037, piton escarpé fortifié par les Chinois. Les premières tentatives du 4 mars contraignent le Bataillon à s’installer défensivement pour la nuit sur les hauteurs (cote 1080) face à la cote 1037 alors qu’ « une neige épaisse [recouvre] un terrain rocheux et profondément gelé … [et que] l’interdiction formelle de faire du feu et le manque de boîtes d’alcool solidifiées rendent pénible et pratiquement impossible l’absorption de tout aliment ou boissons chaudes » (Journal de marche et opération (JMO) de la 3e compagnie du BF/ONU). L’assaut général est mené le 5 mars à 8h00 après une préparation d’artillerie. A 10h30, les premiers éléments prennent pied sur la cote. La progression est lente et « l’ennemi commence à pilonner nos positions avec des mortiers et de l’artillerie et semble vouloir passer à la contre-attaque » (JMO de la 3e compagnie du BF/ONU), « aucune manœuvre n’était possible par ce que la cote 1037 n’était reliée à la base de départ que par une crête en lance de couteau » note le lieutenant-colonel Dumoncel dans son Compte-rendu des opérations du 5 mars. Les deux unités enlèvent la position vers 16h00, à la suite d’âpres combats et d’une progression comparée à un « chemin de croix ». L’évacuation des blessés, rendue difficile par le terrain et les contre-attaques chinoises, se poursuivra jusque dans la matinée du 6 mars. On dénombre à l’issue de cette bataille 31 morts, 104 blessés (dont la majorité doit être évacuée) sur les 414 soldats français engagés, soit plus de 30 % de pertes.

Cette bataille marque la reprise de la progression des troupes onusiennes et ouvre la route Hongchon-Chunchon, vers le 38e parallèle. Ces trois jours de violents combats par -30° C assoient définitivement la réputation du Bataillon de volontaires français qui a reçu, en trois mois de combat, deux citations à l’ordre de l’Armée et deux citations présidentielles américaines.


Lieux de décès concernés

Cote 1037 / Munchi / Pyong Chang