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Gegenoffensive der Vereinten Nationen, Schlacht von Putchaetul

Prisonniers chinois, mai 1951 (ECPAD, D54-1-44)

Mai-juin 1951

Après leur échec de l'hiver 1951, les forces sino-coréennes ont dû se replier (le 14 mars 1951, Séoul est de nouveau libérée) et se sont réorganisées en attendant de reprendre l'offensive. A la fin du mois d'avril 1951, le commandement chinois déclenche celle-ci et espère, grâce à sa supériorité numérique et à son utilisation du terrain, infliger une sévère défaite aux forces de l'ONU. Les Américains, qui s'attendent à cette attaque, refusent le combat d'usure et choisissent d'attirer les forces ennemies sur leur propre terrain afin d'écraser les fantassins chinois et nord-coréens sous les effets conjugués de l'artillerie et de l'aviation. Les volontaires français vont participer à cette campagne et vont s'illustrer notamment au combat de Putchaetul, localité qui se situe au sud d'Inje, sur la face est de la Corée.

23 militaires sont décédés sur ces lieux

Le 6 avril 1951, le Bataillon français franchit le 38e parallèle, atteignant le réservoir de Hwachon. Dans la nuit du 22 au 23 avril, l’armée sino-coréenne déclenche son offensive sur les flancs de l’armée onusienne et créée de nombreuses brèches dans le dispositif défensif. Le relief montagneux qui culmine souvent à plus de 1 000 mètresd’altitude limite les communications, rend difficile la neutralisation de plusieurs objectifs simultanément, et sert finalement la stratégie d’infiltration chinoise. Toutefois, l’état-major américain a prévu de longue date cette offensive et manœuvre habilement. Plutôt que de faire front et de se laisser entraîner dans un combat, les contingents onusiens procèdent en bon ordre à des replis successifs. Le but étant d’attirer les divisions chinoises sur un terrain choisi où la supériorité de son aviation et de son artillerie vont pouvoir jouer. Le BF/ONU et la 2e DI US brisent l’offensive chinoise du 16 au 23 mai : le 19 mai les troupes franco-américaines contre-attaquent et tirent 20 000 obus tandis que l’aviation bombarde massivement au napalm, faisant des dizaines de milliers de victimes chez les sino-coréens. Cet épisode de la guerre de Corée est resté célèbre sous le nom de « Massacre de Mai ». Cette action permet aux forces onusiennes de contre-attaquer et de franchir de nouveau le 38e parallèle pour enfin pénétrer dans Inje. Le 23 mai « l’offensive ennemie est définitivement stoppée après avoir piétiné pendant 4 jours devant la défense agressive des Forces des Nations Unies » (Compte-rendu d’opération du 16 mai au 4 juin 1951). Du 24 au 30 mai 1951, le Bataillon continue sa progression, fait des prisonniers et disperse les derniers îlots de résistance sur les cotes 719 et 704. Il entre le premier dans la ville et reçoit pour ses actes de bravoure sa troisième citation française à l’ordre de l’Armée et sa troisième citation présidentielle américaine.

Combat de Putchaetul

Le 8 mai 1951, dans le cadre des opérations visant à enrayer l’offensive chinoise du printemps, le BF/ONU est remis à la disposition dela Task ForceZebra (groupement de marche bénéficiant de blindés pour appuyer les volontaires français) et chargé d’établir une ligne de recul, la ligne « No Name » à hauteur de Chaun-Ni en cas de repli des éléments sud-coréens qui combattent plus au nord. Ce jour, le médecin-commandant Jean Louis saute sur une mine en allant secourir un soldat de l’armée sud-coréenne. Le 14 mai, le Bataillon est relevé et se porte sur Hangye.

Le 16 mai 1951, le BF/ONU est mis en état d’alerte : le contact avec l’ennemi est établi. Les hommes se massent derrière les lignes « Roger » et « Little No Name ». Face aux violents assauts de 19 divisions chinoises, les unités onusiennes sont dispersées. Le lendemain, les Chinois profitent de cette désorganisation pour s’infiltrer derrière les lignes en descendant dans la vallée de Putchaetul. Le 17 mai, à 8h00, les Pionniers français de l’adjudant Falise se portent alors dans la vallée pour en bloquer l’avancée ennemie. Le Bataillon français reçoit ensuite l’ordre de se porter sur la vallée de Morogok et la cote 883, dans le but de rétablir la liaison entre les différentes compagnies. A 20h00, les Chinois attaquent la cote 1050 par la vallée de Taep’Yongch’On. La brèche n’étant toujours pas colmatée, les unités chinoises continuent de descendre des montagnes. Le 18 mai 1951, le Bataillon, enfin regroupé, reçoit l’ordre de tenir les positions occupées dans la vallée. Vers 17h00, l’ordre de repli sur Hangye est donné, ce qui constitue une opération d’une rare audace : les unités harcelées de toutes parts doivent décrocher au milieu des lignes ennemies, sous une pluie diluvienne et à travers un terrain escarpé. La contre-offensive américaine peut alors commencer : 20 000 coups de canon et 170 tonnes de bombes s’abattent sur la IIIe armée chinoise qui perd 37 000 hommes. L’épisode de Putchaetul est resté connu dans l’histoire de la guerre de Corée sous le nom de « Massacre de Mai ».

Le sacrifice de la section des « Pionniers Commandos » à Putchaetul le 17 mai, fait l’objet d’une première citation à l’ordre de l’Armée de cette petite unité.


Lieux de décès concernés 

  •  Hangye / Hospital field
  •  Yong-Nae-Ri
  •  Inje


Au printemps 1951, la motorisation des forces des Nations-Unies procure une supériorité dans la manœuvre. Ici dans le secteur d’Inje, juin 1951 (ECPAD, D54-02-132) Au même titre que la motorisation, la supériorité de la puissance de feu alliée est un atout décisif. Inje, mai 1951 (ECPAD, D54-14-380)